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jeudi 27 février 2014

Atelier création - Stage : Bracelet tressé.

L'Atelier Faërie - Cuir du Vercors vous accueille ou se déplace chez vous pour vous guider à créer des objets en cuir.

Gaëlle



Gaëlle, souhaitait créer et fabriquer un bracelet en cuir tressé pour offrir à un ami. Après avoir pris rendez-vous pour une entrevue, Gaëlle a débarqué à l'atelier un mardi.
Nous avons discuté de ce qu'elle avait en tête, puis après avoir fait des croquis et déterminé ensemble les détails (couleurs, prix, fermeture, etc...), nous nous sommes mis au travail.


Gaëlle a choisi de réaliser un bracelet en cuir de vache tanné végétal, de 2 mm. Après lui avoir fait essayer les différents outils de coupe, elle a décidé qu'elle était à l'aise avec le couteau demi-lune pour les lignes droites, et le couteau courbe Américain pour les courbes, justement.



Gaëlle voulait des dégradés de bruns pour le bracelet, nous avons donc cherché des tons qui lui conviennent en mélangeant des teintures à bases d'eau entre elles. Le principe est simple : plus clair on rajoute de l'eau. Pour changer les couleurs et faire varier les tons, il faut ajouter du jaune ou du rouge, pour des variations plus claires ou foncées.



Une fois sec, nous avons imperméabilisé celui-ci à l'aide d'une vieille recette d'encaustique datant du 19ème siècle et donné par Rix L'Atelier.


Une fois que nous avons été sûre que plus aucune partie du bracelet ne nécessitaient d'être enduit, nous avons testé son imperméabilisation.


Test réussi comme vous pouvez le constater.
Il a ensuite fallu tresser le bracelet... Ce ne fut pas aisé, et nous nous y sommes reprises à plusieurs fois.
Mais avec un peu de persévérance et de patience, tout s'arrange.


Et au final, le résultat est très satisfaisant !!!! 


Pour ajuster la fermeture par lanière, Gaëlle a proposé son poignet. Ce qui lui a permis de ce rendre compte de l'effet une fois porté...


Et voilà... Gaëlle est repartie ravie et a promis de revenir pour réaliser d'autres idées cadeaux.


lundi 24 février 2014

Savoir D'Antan - Manuel du Bourrelier/Sellier - 1833

Cette fois nous regardons à la loupe l'ouvrage "Manuel complet du Bourrelier / Sellier", écrit par M.Lebrun est paru en 1833 dans la collection "Encyclopédie de Roret".

Tout d'abord, l'auteur nous explique qu'il va traiter différents métiers, qui, bien que différents, sont usités conjointement par les artisans ruraux.
L'art du bourrelier- sellier, sera ainsi détaillé : 

- Le Bourrelier - Bâtier : s'occupe des bâts, les harnais de chevaux de charrette et des harnais grossiers.
- Le Bourrelier - Harnacheur : autrefois appelé Bourrelier/Carrossier travaille les harnais des chevaux de carrosses, chaises de postes et autres voitures.
- Le Sellier : travaille la tapisserie des voitures, sellerie des chevaux de manège et attelage des autres chevaux (y compris la fabrication de selles).

Il y ajoute une partie additionnelle sur la sellerie militaire.


Historiquement, nous apprenons que la compagnie des bourreliers fut la 1ère a exister. Elle était régie par des dispositions légales. Tout d'abord par Charles VI en 1403 qui leur donna des statuts, puis par Henri III qui les renouvela en 1578. Puis par Louis XIV en 1665, et enfin Louis XV en 1734.

A l'époque, on les nommait Bourreliers-bâtiers-hongrieurs car ils avaient le droit de fabriquer les bâts et le cuir de Hongrie pour leur propre usage.
La corporation des Selliers, fut quant à elle créer en 1757 sous Henri III. Leurs statuts, confirmés par Henri IV en 1559, puis Louis XIV en 1678 leur donnait le titre de Selliers-lormiers-carrossiers, et pouvaient fabriquer toutes les selles, de petits ouvrages en fer (comme les clous ou les anneaux, d'où le nom de lormier). Mais aussi, les coches, litières, fourreaux (pistolets, arquebuses...), casques, heaumes, etc...

Arquebuses.

L'auteur nous indique que les cuirs utilisés sont la peau de mouton blanche, le basane jaune, des cuirs de cochon, castor, veau, blaireau et des peaux en poils de sanglier.
Il cite aussi les cuirs de Hongrie ou cuirs de Bohême, cuir fort de bœuf, tanné à l'alun et au sel, teint en blanc et imbibé de suif. Les cuirs d'Allemagne, cuir de vache préparé comme les cuirs de Hongrie. Les cuirs d'Angleterre ou cuirs d'Angoulême, sont eux issus de vaches ou de bœufs, teintés en couleur fauve à grains ou lisses.

Plus loin au sujet des outils, il évoque l'invention de Mr.Green : le coupe lanière. Celui-ci a d'ailleurs reçu la médaille d'argent en 1820 de la société d'encouragement de Londres. Grâce à lui, les bandes de cuirs trop souvent irrégulières sont parfaitement droites.

Coupe lanière inventée par Mr.Green.

Puis, nous apprenons que les chutes de cuirs sont vendus pour la fabrication de colles fortes ou la confection de carton-cuir utilisé en sellerie.
Il enchaine sur le travail des femmes : " [...] Et qu'il me soit permis de combattre, à ce sujet, un préjugé trop répandu dans les arts utiles, préjugé qui exclut les femmes de presque tous les ateliers. Dans celui de bourrelier-sellier, par exemple, la fabrication des houppes, des aigrettes et bouffettes, le doublage des lanières, les broderies des cache-nez et des aboutoirs (œillières de chevaux de charrette), et beaucoup d'autres travaux non fatiguans, ne pourraient-ils pas être confiés aux personnes du sexe ? Je prie le lecteur de prendre cette idée en grande considération. Faire travailler les femmes est à la fois une obligation morale, et un moyen d'économiser."

L'artisan fabrique son fil, qu'il enduit avec de la poix pour les coutures noires ou avec de la cire pour les coutures blanches. La poix est mêlée au suif, qui la rend plus coulante, à des doses différentes l'été et l’hiver. 

A la page 161, les ornemens de selles sont détaillés. " [...] Quand les selles ne sont pas d'un prix assez élevé pour que l'on y ajoute des piqués en peau de chamois, et qu'on les faits tout entières de cuir de Russie, de vaches fauves d'Angleterre, on y grave des fleurs, des rameaux, des chainettes, rosaces, etc... [...] C'est surtout à cette manœuvre que servent les différentes cornettes du sellier, ainsi que la rosette." 
Ce qui, au final, correspond à l'ancienne méthode de repoussage.



 Cornette (Fig.98, 99, 100). Fausse-cornette (Fig.101). Rosette (Fig.104).

Le dessin est tracé sur un papier plié en deux, puis on le place sur le cuir, et l'artisan suit les contours en piquant avec une alène. Puis, il déplie le papier et ponce le dessin avec un nouet de poudre de chaux éteinte.  Lorsqu'on ôte le papier, le dessin est marqué en blanc sur le cuir. Les contours sont ensuite marqués grâce aux cornettes, qui enfoncent les traits dans le cuir.

En fin d'ouvrage, il nous livre deux recettes de cirages : 

Faire fondre 8 livres de cire jaune, puis ajouter 1 livre de litharge broyée à l'eau puis séchée et passée au tamis. Laisser sur le feu et remuer jusqu’à dissolution. Retirer du feu, et ajouter 1 livre et demi de noir d'ivoire. Remettre sur le feu, jusqu'à ce que la cire recommence à bouillir. Retirer à nouveau du feu et ajouter de l'essence de térébenthine.



La litharge est l'une des formes minérales naturelles de l'oxyde de plomb. Le terme a aussi été utilisé comme synonyme de céruse (blanc de plomb). C'est un produit hautement toxique.

Faire fondre à froid 4 once de cire jaune dans 1 livre et demi d'essence de térébenthine ou de romarin. Y ajouter 1 once de noir d'ivoire et 1/2 once de Bleu de Prusse en poudre en agitant dans un mortier. Ce cirage s’étend et se lustre à la brosse.

Dans le glossaire, on note ceci : Le terme couture, utilisé par le bourrelier désigne de la lanière de vache et de mouton, teint en rouge ou blanc dont ils se servent comme fil. La pince de bois quant à elle désigne la pince de sellier.

Hormis ce qui est évoqué ci-dessus, l'ouvrage détaille la fabrication pas à pas de tous les harnais (licol, bridons, etc...), des panneaux de voitures, des bâts, et colliers. Mais aussi, des garnitures de voitures, calèches, des selles et leurs arçons, l'équipement d'écurie, les bagages nécessaires en voyage, ainsi que les attelages et les équipements militaires.


jeudi 20 février 2014

Tablier de Maréchal Ferrant et Ceintures.

Aujourd'hui les travaux du jours sont "Tablier de Maréchal Ferrant et Ceintures".

N'en ayant jamais fait je commence par tracer et reporter mes mesures sur du tissus simple.

Cela me permettra de faire un essai direct sur la personne et d'ajuster mon patron au plus juste avant la découpe du cuir.


Puis, je dois faire 2 ceintures en cuir végétal, teintée en noir. Avec boucles de ceinture USA.


Elles seront faites dans du cuir de 5 mm d'épaisseur.


Malheureusement, ce cuir est assez vieux, sec et cassant lorsque j’essaie de le plier.


Il va falloir tenter une expérience...





Non, ceci n'est pas l’œil de Hal, l’ordinateur fou du film "2001 L'Odyssée de l'Espace" !!!!


Et si pour ramollir et réhydrater tout ça je tentais un bon bain ?


Eau tiède mais pas chaude (maxi 36° C, au-delà, cela altère irrémédiablement le cuir).


Le cuir dégorge dès qu'il est dans l'eau.
L'air s'échappe du cuir en bulles et l'eau prend sa place.

Décomposition d'une bulle d'eau. Clichez sur la 1ère photo pour voir le diaporama en grand.

Lorsque tout l'air est sorti, et que plus aucune bulle ne remonte à la surface, il est temps de sortir le "bébé" du bain.


L'eau a changer de couleur, elle est saturée de tanin.


Y'a plus qu'a attendre que ça sèche, en travaillant la peau côté chair de temps en temps.


 Le séchage se finira à plat.

mardi 11 février 2014

Savoir D'Antan - Le Cuir - 1896.

Depuis quelques temps, je consulte de vieux ouvrages historiques ayant trait au cuir en général. Il est intéressant d'y recueillir le savoir des anciens, des techniques, l'historique du métier, mais aussi des anecdotes insolites. Je vous proposerais régulièrement ces compte rendus de lecture.

Le premier ouvrage lu est dénommé : "Le Cuir", écrit par M. Lamay et publié en 1896 par M. Henri Gautier, au rythme d'un ouvrage différent tous les 15 jours dans la collection "Bibliothèque Scientifique des Écoles des Familles".


 Nous y apprenons d'abord que selon l'auteur "les Perses, les Babyloniens, les Égyptiens, les Éthiopiens étaient experts en cette fabrication, et leurs produit. Hérodote raconte que les anciens peuples de Lybie étaient vêtus de cuir tandis que les Ichlyophages (ceux qui se nourrissent exclusivement de poissons), sur les bords de l'Araxes, s'habillaient de peaux de baleine. Pendant longtemps les Grecs, les Phéniciens, les Germains et les anciens Bretons se servirent de cuir pour blinder leurs esquifs en bois de bouleau, le cuivre étant rare dans ces pays. Les Égyptiens, les Grecs, les Romains, et en général tous les peuples civilisés de l'antiquité employaient le cuir pour recouvrir les sièges, les lits de repos ; ils en faisaient parfois des portières pour décorer leurs temples et leurs appartements."

 L'Araxes traverse l'Arménie, la Turquie, l'Azerbaïdjan et l'Iran, avant de se jeter dans la mer Caspienne.


Monsieur Lamay distingue 3 sortes de cuirs : 

- Les cuirs tannés, traités au tanin.
- Les cuirs mégissés, préparés à l'aide de sels minéraux.
- Les cuirs chamoisés, préparés à l'aide de matières grasses.

 Les peaux, désormais chamoisées, passent au palissonnage.

Puis il détaille les usages spécifiques pour certains cuirs. Ainsi,  Les peaux du bœuf, du buffle, du taureau, servent à la fabrication des cuirs forts pour semelles, équipements militaires, capotes de voitures. Le cheval et le mulet sont employés à faire des harnais, des tabliers. L'éléphant, le rhinocéros, l'hippopotame, la baleine, le marsouin donnent un cuir raide utilisé en mécanique. Les peaux de mouton, de chèvre, sont utilisées dans la maroquinerie, dans la reliure et pour la cordonnerie fine. Les peaux de chamois, de chevreuil, de daim, traitées par le tannage aux corps gras servent pour nettoyer l'argenterie, pour garnir les touches de piano, pour la confection des objets de tabletterie.
Il précise que  l'on tanne encore la peau de l'âne, du cochon, du chien, du sanglier, de l'ours, du loup, du rat, du cerf, du daim. Et qu'enfin, les peaux du cygne, de l'agami, de l'autruche, de la vipère, du boa constrictor, de l'alligator, du phoque, de l'anguille, sont employées dans les petites industries diverses, rangées sous les noms de bimbeloterie, maroquinerie, tabletterie, etc...

 Agami, oiseau des forêts primaires d'Amazonie. Il est assez fréquent en Guyane, sauf dans la région côtière.

Il y ajoute deux anecdotes insolites : 

"On tannait autrefois la peau du lion qui était recommandée par les empiriques contre la gravelle et les maux de reins. Parmi les ceintures faites de ce cuir et mentionnées dans les inventaires royaux on cite celles que possédait le roi Charles V et qui étaient ornées de pierreries du plus grand prix."

"Dans cette longue énumération nous allions oublier le roi de la création. La peau de l'homme a excité la convoitise des tanneurs, et surtout des amateurs, s'il faut en croire la marquise de Créqui, qui, dans ses mémoires, cite la tannerie de Meudon comme ayant le monopole de cette fabrication macabre, ce qui donnerait à penser que la peau humaine était d'un usage assez courant au siècle dernier, siècle de la fantaisie."

Cette dernière anecdote, aussi fantaisiste qu'elle puisse paraitre, mérite un article à elle seule. J'ai trouvé de nombreuses références à celle-ci, et vous ferez un historique détaillé. 

 Ouvrage publié en Angleterre en 1606, et relié en peau humaine.


Sur le tannage proprement dit, M. Lemay donne les temps d'attente suivants : " Une peau ordinaire reste de deux à trois mois dans la première fosse, de quatre à cinq mois dans la deuxième, de trois à quatre mois dans la troisième, cela donne une moyenne de neuf à douze mois pour un tannage effectué dans les conditions normales. Une peau de bœuf ou de buffle demande dix-huit à vingt mois, tandis qu'il-faut trois ans pour tanner une peau d’éléphant et six ans pour la peau de la vache marine."

Il mentionne aussi la qualité des cuirs : "La bonne qualité d'un cuir tanné se reconnaît à la coupe, et cette coupe est de préférence effectuée sur les parties les plus épaisses de la peau telles que la culée, la gorge ou le dos. Un cuir bien préparé doit présenter intérieurement l'aspect d'une muscade ouverte, la couleur doit être uniforme excepté sur la fleur, le nerf doit être serré. Au contraire un cuir dont la fabrication n'a pas été parfaite offre un tissu lâche et inégal, sa coupe jaunâtre est sillonnée de raies brunes ou blanches. Les vérificateurs de fournitures militaires et les négociants emploient un procédé fort simple pour juger de la qualité des cuirs : il consiste à faire tomber une goutte d'eau sur la fleur. Si cette goutte au-lieu de s'étendre et de s'absorber garde sa forme elliptique, il y a beaucoup de chances pour que la fabrication soit parfaite."

Il est intéressant de constater qu'à l'époque, les techniques ne sont pas figées. Au contraire, chacun y va de ses expériences.
"En France, les premiers essais de tannage minéral furent tentés en 1840 par Darcey qui tannait au sulfate de peroxyde de fer, mais son procédé fut accueilli sans enthousiasme. En 1856 Friedel proposa l'oxyde de zinc et d'alumine. Ce nouveau mode de tannage n'attira l'attention des tanneurs qu'en 1858, après que Knapp eut renversé l'ancienne théorie pour lui en substituer une autre basée sur des expériences personnelles, et qu'il eut inventé le tannage minéral aux sels basiques dans lequel le principe tannant est représenté par un sel basique d'oxyde de fer. On compte encore le tannage à la pyrofuchsine présenté par M. Remisch. Ce procédé, outre qu'il est très compliqué, n'a jusqu'à présent donné que des résultats peu satisfaisants, on lui préfère en Allemagne le procédé Heinzerling aux sels de chrome qui donne de fort beaux produits. M. Slarck, de Mayence, a obtenu un cuir transparent d'une extrême solidité qui sert à fabriquer d'excellentes courroies."

"Le premier perfectionnement à la fabrication des cuirs fut proposé en 1823 par un Anglais, Francis Spitebury qui refoulait la liqueur tannante à travers les peaux à l'aide de fortes pressions. En 1831, sir William Drake introduisit une modification à ce procédé en imaginant de coudre deux peaux ensemble à la façon d'un filtre presse, la liqueur tannante étant injectée dans cet espace clos. En 1826, deux tanneurs anglais prirent un nouveau brevet pour hâter l'imprégnation des peaux. Celles-ci étaient suspendues dans une cuve hermétiquement fermée dans laquelle on pouvait faire le vide à l'aide d'instruments pneumatiques. Les tissus étaient plus rapidement gonflés et le tan pénétrait ainsi plus vite dans les fibres. L'action de l'électricité est jusqu'à présent contestée, car les quelques brevets qui ont été pris dans cette voie se sont montrés d'une application peu pratique; la chaleur au contraire serait un agent puissant dans la fabrication des cuirs si les produits obtenus n'étaient pas de qualité manifestement inférieure. Un industriel avait inventé, il y a quelques années, d'utiliser le vide et la lumière combinés. Son procédé qui avait peut être du bon fut mal accueilli des tanneurs, on le ridiculisa même en lui donnant le nom de « Procédé des cuves lumineuses ». L'inventeur s'est sans doute découragé, car l'on n'a plus entendu reparler de ce projet dont l'idée, quelque peu fantaisiste de prime abord, aurait peut-être donné les meilleurs résultats."

Les maladies spécifiques aux tanneurs font l'objet d'un chapitre entier.

" [...] Ils sont, il est vrai, sujets à quelques maladies telles que la pustule maligne ou charbon, les panaris, le choléra des doigts, les phlegmons, etc... , affections qui ont beaucoup perdu de leur gravité depuis la découverte de l'antisepsie. Parmi elles un certain nombre sont spéciales aux ouvriers des tanneries, tel, par exemple, le rossignol ou pigeonneau, dont le nom dit à lui seul la verve ironique qui, chez l'ouvrier français, s'exerce en toutes circonstances. C'est une sorte de petit pertuis, comme découpé à l’emporte-pièce, et dont les bords blancs, livides, laissent échapper une exsudation constante de gouttelettes de sang. Quant aux douleurs que cause cette plaie, on ne saurait mieux les définir qu'en les comparant à un mal de dents qui siégerait au bout des doigts. Chaque fois que l'ouvrier plonge ses mains dans l'eau additionnée de chaux, il éprouve une sensation si forte et si douloureuse qu'il laisse échapper des cris, d'où le nom de rossignol donné à ce mal qui, d'ailleurs, n'offre aucune gravité. Par contre, quelques autorités médicales étrangères ont prétendu, après des recherches minutieuses commencées vers 1830, que les tanneurs jouissent d'une immunité assurée contre les affections pulmonaires, parce que les vapeurs de tan possèdent selon eux, une influence qui éloigne ou enraye la tuberculisalion."

Ces petits extraits sont à lire avec le regard et le savoir de l'époque. Il est intéressant de comparer ce que les gens de l'époque savaient et ce que nous même avons retenu.



dimanche 9 février 2014

L'Entretien des cuirs en détail.

Que d'âneries peut-on lire et entendre un peu partout, sur l'entretien des cuirs !!!! Mais quel vaste sujet...

Les méthodes (comprendre les produits) d'entretien ont évoluées avec le temps et les époques. Néanmoins, il reste de grandes constantes inaltérables : 

- Certains cuirs craignent l'humidité qui les font moisir.
- Certains cuirs craignent la lumière et l'eau ou tout autre liquides.
- Certains cuirs craignent la lumière, la poussière.
- Les cuirs ne sont pas compatibles avec les milieux acides (transpiration, etc...)
- Certains cuirs craignent les milieux secs qui les rendent cassant.


Les grandes lignes

- Un excès de graissage détériore le tannage végétal.
- Les produits acides détériore également celui-ci.
- Ne jamais faire sécher le cuir, quel qu'il soit près d'une source de chaleur ou au soleil.
- Ne jamais utiliser de lait pour bébé, lait démaquillant, de lingettes nettoyantes, etc...
- Les cirages sont à utiliser sur les cuirs lisses tannés chimiquement.
- Les crèmes s'utilisent sur les objets de maroquinerie (sac, portefeuille, etc...) pour éviter les dégorgements de teinture sur les vêtements.
- Les graisses ou huiles s'utilisent sur les cuirs gras et tannés végétales et uniquement sur ceux-ci.
- Les produits détachants sont à utiliser avec précautions. Toujours faire un essai dans un coin caché. 
- Ne pas utiliser de produits chloré.

En pratique

Nous avons vu que suivant la nature du tannage du cuir et sa finition, celui-ci a différentes propriétés. Et donc, l'entretien diffère suivant celles-ci. N'hésitez pas, cependant,  à demander l'avis d'un spécialiste, tel qu'un sellier ou un cordonnier (à condition qu'il soit de la "vieille école").

Cuirs finitions pigmentée et semi-aniline :
- Dépoussiérer avec un chiffon doux et sec.
- Dépoussiérer une deuxième fois avec un chiffon doux et humide.
- Laissez sécher 12 heures.
- Appliquez un cirage incolore s'il s'agit de chaussures, une crème ou un lait incolore pour le reste.
- Une fois sec, lustrer avec un chiffon doux, ou de laine.
Pour le choix de cirage ou de crème, demandez l'avis d'un professionnel, un produit non adapté peu faire dégorger la couleur.

Cuirs finitions aniline :
-  Comme nous l'avons vu, la finition aniline est très délicate à entretenir à cause de la très fine couche protectrice qui lui est propre. En conséquence, tout liquide utilisé aura tendance à lui faire perdre sa souplesse. Cependant, la méthode est la même que pour les cuirs pigmentés et semi-aniline. Il est toutefois recommandé d'être plus que précautionneux et doux.
L'avis d'un professionnel est requis d'office pour le choix du cirage ou de la crème. Les meilleurs sont ceux à base de térébenthine.

Cirage Saphir médaille d'or à base de térébenthine.

Cuirs pull-up
- Cuir finition à base de cire, facilement rayable et sujet à l'éclaircissement par friction.
- A déconseillé en ameublement, et à entretenir très fréquemment avec du cirage, après un dépoussiérage au chiffon doux et sec.

 Gants en cuir Pull-up.

 Cuirs velours, cuirs nubuck
- Aucun produits ne doit être utilisé sur ce cuir, hormis l'imperméabilisant.
- Dès l'achat, procédé à une imperméabilisation à 8 jours d'intervalle (fluoré et non siliconné).
- Brosser la surface avec une brosse spéciale, en entretien régulier.


Brosses pour Nubuck et Velours.

Cuirs gras

- Dépoussiérer à l'aide d'un chiffon doux ou d'une brosse spéciale (décrottoir).
- Si nécessaire, nettoyer en profondeur avec un lait nettoyant spécial (marque Saphir).
- Graisser à l'aide de produits spéciaux, sans toutefois saturer le cuir qui pourrait perdre sa tenue.




Les taches : 

Dans un premier temps, et quelque soit le cuir absorber la tache avec un papier style essuie-tout. Ne pas frotter, cela pourrait étaler celle-ci. Si le fautif de la tache est pâteux raclez doucement avec une spatule en bois (pas d'ongles, de métal, d'objets pointus, coupants ou abrasifs...).
Puis essayez de diminuer la tache avec de la t
erre de Sommières, que vous laisserez reposer quelques heures.
Si le résultat n'est pas satisfaisant, utiliser délicatement de la gomme de crêpe que vous trouverez en chute chez votre cordonnier.

 
Dans un deuxième temps

- Pour tous les cuirs cités plus haut, SAUF nubuck, daim, velours et pull-up.
- Essayez de nettoyer la tache avec un chiffon doux et une solution de savon glycériné. 
- Laissez sécher à l'air libre, 24 heures.
- Si malgré vos efforts, la tache est toujours présente, essayez de vaporiser un peu d’imperméabilisant  sur un chiffon doux, (et en ayant fait un essai préalable dans un coin caché), frotter doucement celle-ci avec des mouvements circulaires.

S'il n'y a aucun résultat,  il vous faudra peut-être passer au détachant spécial cuir, mais sachez que ceux-ci provoquent souvent des auréoles ou décoloration. A ce stade,  il vaut mieux vous adresser  à un spécialiste, qui envisagera un recouvrement par teinture.

- Pour les cuirs pull-up, nubuck, daim, velours.
- N'utilisez aucun produits sur le pull-up. En cas de taches, frottez et manipulez le cuir afin de faire ressortir l’aspect cireux et ainsi lui redonner son apparence initiale. Un vaporisateur protecteur est recommandé.

- Les nubuck, velours et daim.
- Frottez avec une gomme spéciale daim ou de la gomme de crêpe, après avoir retiré la terre de sommières.
- En dernier recours, vous pouvez tenter le passage d'un chiffon doux légèrement humidifié avec une solution de savon glycériné. Cela rigidifiera le cuir.
- Pour y remédier, une fois sec (toujours à l'air libre), frottez énergiquement avec une brosse spéciale daim.
- Si des taches ou auréoles persiste, tenter l'astuce de l’imperméabilisant.

Dans le cas, ou vous ne seriez pas satisfait, le recours au professionnel pour une recoloration sera nécessaire. Il se peut également que vous réussissiez à estomper la tache, ou à la faire disparaitre, mais que cette opération fasse une différence de coloration avec le reste. A ce moment, vous devez envisager de nettoyer entièrement l'objet que vous venez de détacher.


Mentions spéciales


Les cuirs vernis :

L’entretien un cuir verni consiste à entretenir le vernis appliqué sur la chaussure. Les produits utilisés n'atteindront pas le véritable cuir en sous-couche.
Pendant l'opération de nettoyage vous allez laver en ôtant toutes les impuretés, tâches de gras ou autres traces d’eau. Le cuir verni est spécialement fragile et la plupart des signes de vieillesse sont irréversibles : craquelures, grosses rayures...



A l'aide d'une chamoisine, appliquez du nettoyant vernis d’un geste circulaire et énergique. Le vernis n’est pas totalement imperméable. Avec le temps il se ternit et devient plus cassant. L'opération suivante permet d’assouplir le vernis et raviver sa brillance. Toujours avec la chamoisine, appliquez le lustreur vernis sur la chamoisine puis massez le cuir. Laissez sécher une quinzaine de minute, le temps qu’il se matifie. Puis lustrer avec une chamoisine propre et sèche.

Stockage

Il est surtout important de contrôler l'hygrométrie qui doit idéalement être comprise entre 50% et 70%. Le cuir ne devrait pas être exposé à des variations brusques ou importantes de l'humidité. En milieu très sec (de moins de 30 %), le cuir perdra son humidité naturelle et deviendra cassant, tandis qu'en milieu très humide (de plus de 65 %), il moisira et se détériorera à la suite de réactions hydrolytiques. Les fluctuations hygrométriques entraînent aussi le durcissement progressif du cuir de tannage végétal. Elles peuvent en outre causer une migration des tanins végétaux, ce qui provoquera un noircissement de la surface ainsi qu'une fragilisation du cuir.


La moisissure se présente à la surface du cuir sous la forme de minces dépôts poudreux gris, verts ou blancs ou de petits points noirs. Les exsudats des enduits, les traces de savon ont plutôt une texture grasse ou cireuse, tandis que les sels de la sueur présentent un aspect cristallin.
Le cuir est par nature un produit difficilement inflammable, cependant son niveau d'ininflammabilité sera fonction du tannage, de la nature des huiles utilisées et de la finition. Un cuir pleine-fleur n'est pas plus sensible à la moisissure qu'un cuir fleur-corrigée. L'important est de choisir un cuir protégé en surface. 

Les cuirs sellerie automobile

Faut-il préférer le cuir ou l'alcantara pour les sièges d'un véhicule ?
 
Le cuir est peu sensible aux taches et à la salissure, mais a un toucher froid en hiver et chaud en été...
L'alcantara (micro-fibres) est sensible aux taches et à la salissure, mais peut se laver plus facilement. Il est très agréable au toucher.






Comment rénover un volant de voiture en cuir, dont les couleurs se sont modifiées ?


Le nettoyage est la première opération indispensable :
- Essuyer avec un chiffon humide imbibé d'un savon glycériné les surfaces utilisées (assise, accoudoir, dossier).
- Application d'un produit d'entretien spécial cuir (incolore) pour la protection 2 fois par an maximum sur l'ensemble de la surface.
 
Si l'opération de nettoyage ne permet pas la rénovation du cuir du volant, il faut le changer !